Selon cette nouvelle, parue dans "The Independant", des millions de tonnes de CH4 se dégageraient, actuellement, de certaines zones de l'océan arctique, dans l'atmosphère.
traduction de quelques extraits:
"Des scientifiques à bord d'un navire de recherche qui avait parcouru la côte nord de la Russie dans son intégralité, ont découvert d'intenses concentrations en méthane, par moment 100 fois plus élevées que la concentration habituelle, en de nombreux endroits, au niveau du plateau continental sibérien.
(photo NOAA)
Dans les derniers jours, les chercheurs ont observé des zones de mer moussante avec le gaz bullant par des "cheminées de méthane" s'élevant du plancher océanique.
Ils pensent que la couche de permafrost sous-marine, qui agissait comme un couvercle empêchant le gaz de s'échapper, a fondu, en permettant ainsi au méthane de s'élever des dépôts souterrains formés après le dernier âge glaciaire.
Ils ont averti que ceci était probablement lié au réchauffement rapide (4°C selon les auteurs) que la région a connu ces dernières années.
Le méthane est environ 20 fois plus puissant, en terme de gaz à effet de serre, que le CO2, et beaucoup de scientifiques pensent que son dégazage pourrait accélérer le réchauffement climatique en constituant une gigantesque rétroaction positive, où plus de CH4 engendrerait plus de réchauffement , engendrant plus de dégazage du permafrost,....
La quantité de CH4 stockée en Arctique a été estimée plus importante que la quantité totale de carbone contenu dans les réserves de charbon.
Il y donc un réel intérêt quant à la stabilité des dépôts dans cette région qui se réchauffe plus vite qu'à d'autres endroits du globe."
je vous laisse découvrir la suite de l'article.
Bon, ce n'est pas la première fois qu'on nous annonce des dégazages massifs de CH4 dans cette région arctique, dont le sous-sol, marin ou terrestre, pourrait constituer, probablement, une bombe à retardement du réchauffement climatique.
Néanmoins, il n'y a pas de quantification précise, du moins dans cet article de journal, de l'augmentation de ce dégazage.
Des "millions de tonnes se dégageraient actuellement" cela ne veut rien dire.
Des millions de tonnes par heure, par jour, par an,...?
Or, si pas mal de monde semble persuadé du dégazage méthanique de cette région en cas de réchauffement, ce qui est important, pour le climat, c'est l'intensité de ce dégazage.
Pour l'instant donc, nous n'avons que la concentration atmosphérique en CH4 à se mettre sous la dent.
Il semble que cette dernière ait augmenté récemment, assez légèrement, après des années de stabilité.
[EDIT du 25/09/2008: au sujet de cette hausse récente, il pourrait être tentant de céder à une certaine facilité qui consisterait à la relier intégralement au dégazage du permafrost.(peut-être y ai-je cédé d'ailleurs)
Rien ne permet de l'affirmer , semble t'il.
Voir ce qu'en dit la NOAA
Voir également cet article dans ce
même blog
en relisant mieux cet article, je me cite, désolé, je lis ceci:Les températures chaudes et les précipitations au dessus de la normale en 2007,
apparaissent avoir eu des conséquences sur le méthane atmosphérique, dont la vitesse de croissance a augmenté brutalement en Arctique, dans les Tropiques et aux latitudes
australes tempérées.
On ne peut donc exclure qu'une partie du CH4 provienne de l'Arctique.
En tous cas suivant les auteurs:L. Bruhwiler and E.J. Dlugokencky ]
A suivre donc.
PS: on peut suivre, justement, la teneur en CH4 sur le site de la NOAA, ici.
Ci-dessous, extrait de ce dernier site, les graphiques d'évolution des teneurs en GES importants: