Voici le bilan de l'année 2011 selon Hansen et ses collaborateurs.
Il n'y a pas grand-chose à retenir du bilan lui-même sinon, comme nous l'avons déjà dit ici, que l'année 2011 est la 9ème plus chaude jamais enregistrée depuis le début des observations.
Plus intéressant, quoique sans trop de surprises non plus, les réflexions d'Hansen concernant le ralentissement du réchauffement global.
Comme nous l'avons déjà vu depuis plusieurs années maintenant, le cycle de l'ENSO et celui de l'activité solaire sont à l'origine de ce ralentissement sans que puisse être remis en cause l'action de fond du forçage anthropique.
Pour le futur proche, Hansen estimait déjà dans son bilan 2010, qu'un minimum de température globale serait atteint, en ce qui concernait la moyenne glissante sur 12 mois, en 2011-2012 et que le prochain maximum aurait probablement lieu en 2012-2014.
cycle ENSO
La chaleur de la couche 0-300m du Pacifique équatorial ayant recommencé à augmenter indiquerait que nous irions assez prochainement vers un nouveau El Niño au cours du second semestre 2012.
Comme il y a un retard de 6 mois entre cette chaleur océanique et la température globale, le prochain maximum serait plutôt atteint sur 2013 ou 2014, plutôt qu'en 2012.
cycle solaire
Le caractère exceptionnel du dernier minimum solaire, de deux ans plus long que les précédents minima observés, entraîne un facteur de refroidissement global au cours de ces dernières années.
Le forçage solaire (0.25W/m2) est faible si on le compare au forçage par GES mais non négligeable par rapport au déséquilibre TOA de 0.58W/m2.
(Je rappelle que j'estime qu'il existe un facteur d'amplification de 3 de ce forçage.)
Etant donné l'inertie thermique il se produit, selon Hansen, un décalage de 18 mois entre activité et température globale.
En 2011 nous avons encore subi le refroidissement du au dernier minimum (ce que j'ai estimé également) et c'est dans les 3 à 5 prochaines années que l'effet réchauffant du cycle solaire se fera sentir.
autres forçages
Hansen insiste une fois de plus sur la forte incertitude concernant les aérosols, dont la production a augmenté en Chine et dans les pays en développement.
en conclusion Hansen souligne le caractère illusoire du ralentissement du réchauffement au cours de ces dernières années et le fait que nous allons connaître, probablement à partir de 2013, une nouvelle poussée de température globale.
J'ajouterai que 2012 devrait être une année de transition, de température voisine de celle de 2011, et, qu'effectivement, des températures très élevées devraient être constatées en 2013 ou 2014 suivant les alternances de l'ENSO.
On peut faire le prognostic que l'anomalie globale de température devrait atteindre 0.90°C+-0.05°C (par rapport à 1951-1980), si on connaissait un Niño de type 1997-1998 vers 2014, hors éruption volcanique forte.
Pour la suite plus lointaine (après 2015), comme nous l'avons déjà vu, cela dépendra de l'avènement, ou non, d'une période de très faible activité solaire, genre Maunder, ou Spörer, ou autres.