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21 février 2011 1 21 /02 /février /2011 15:47

 

 

blandine

(Le martyre de Blandine en 177 à Lyon. il s'agit là d'une vraie sainte puisqu'elle apitoie les lions, mais pas le taureau - pas montré pour âmes sensibles- toute ressemblance avec une personne évoquée dans cet article est fortuite...)

 

 

 

ou une petite disgression sur les sceptiques suite à quelques échanges sur le blog de Libé.

 

 

 

 

 

Vous avez sans doute remarqué qu'une nouvelle espèce est apparue dans le bestiaire sceptique, pourtant déjà bien fourni.

 

Il s'agit de sceptiques, dits "intelligents", ayant sans doute, à la base, un niveau intellectuel développé, mais absolument ignares en sciences du climat.

 

 

Bien entendu, ils revendiquent cette ignorance crasse, faisant mine de s'y complaire, tout en exhibant la force de leur prétendue logique ou de leur "bon sens".

 

Lorsqu'ils rencontrent de véritables experts sur des blogs assez fréquentés, comme celui de Libération, ils prennent  le rôle du pauvre martyr qui n'obtient pas les réponses, pourtant simples, (m'enfin!) qu'ils demandent pour éclairer leur petite lanterne.

 

Bien entendu le but n'est certes pas de faire avancer leurs connaissances, pensez donc!

 

Il est à l'évidence celui, comme pour tout bon sceptique, du basique au plus sophistiqué, de semer le doute.

 

Alors si certains d'entre vous, chers lecteurs, sont neutres ou agnostiques, et pourraient être amenés à prendre fait et cause pour ces "pauvres martyrs victimes de vilains scientifiques qui ne veulent pas leur répondre", je voudrais vous soumettre un exemple assez révélateur de leur propre incohérence.

 

Voici donc, en guise d'illustration et pas pour de l'ad hominem, un copié-collé d'un extrait de message sceptique paru dans le blog, très couru, de Libération, dont la rubrique science est tenue par Sylvestre Huet.

 

 

" ..... Sa remarque que je ne demandais pas au bon endroit est assez illustrative : au lieu de réponses factuelles scientifiques, je recueille en général un tas de digressions sur qui je suis, ce que je devrais faire si j'etais un bon garçon,mes motivations personnelles voire secrètes, là où il faut poster ou là où il ne faut pas , et si je (ou d'autres dans le même genre) ne comprends pas, on censure , voire on ferme le forum à la discussion. C'est extrêmement étrange. Je ne demandais au départ que des éclaircissements sur les faits ayant conduits à la certitude qu'pn affiche.

 

d'autant plus étrange qu'il ne faut pas chercher midi à 14heures : tout le monde sait très bien ici pourquoi on dit que la sensibilité est entre 2 et 4,5 °C : c'est parce qu'on fait tourner plein de modeles par ordinateurs et c'es( ce qu'ils donnent, et voilà; y a pas besoin d'avoir fait polytechnique ni de maitriser la théorie quantique des champs pour le comprendre, tout le monde sait ce qu'est un ordinateur et comprend à peu près ce qu'est un modèle de climat, ça ressemble à la météo mais en plus long.


Bon, et y a pas non plus besoin d'etre super calé pour comprendre le contre argument : les modèles sur ordinateurs sont imprécis et peuvent louper des faits physiques, et ils ne sont pas fiables, surtout quand leurs propres résultats divergent d'un facteur 2, on ne peut absolument pas appeler ça une théorie précise, et donc meme l'intervalle de valeurs données n'est pas fiable.

Cette discussion n'est absolument pas COMPLIQUEE; faut quand meme pas prendre les gens pour des imbéciles. L'argument et le contre argument sont simples, on y croit,ou pas, mais pas parce que c super trop compliqué à comprendre."

 

 

 

Autrement dit, pour résumer, et là c'est un meteor sceptique qui parle:

 

 

" je demande des éclaircissements mais, de toute façon, c'est pas compliqué, tout le monde sait que j'ai raison et que vous êtes tous des cons"

 

 

Alors pauvres agnostiques, comment voulez-vous que les experts tombent dans de tels traquenards!

 

 

PS:vous avez le droit d'encadrer ce copié-collé ou de le mettre à la poubelle, comme vous le souhaitez.

 

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commentaires

G
<br /> je parlais du rendement : on s'en est bien préoccupé naturellement. Une précision : mes t(C), t(I) etc... sont les taux relatifs d'accroissement de chaque grandeur , mathématiquement c'est dC/Cdt ,<br /> dI/Idt , etc .. qui s'exprime en % par an (comme l'inflation ) . Ces taux sont en fait des dérivées logarithmiques (=d(lnC)/dt , etc ...) et sont donc *additifs* pour des grandeurs<br /> *multiplicatives* (comme celle que j'ai écrites) : si le PIB est le *produit* de la consommation énergétique par l'efficacité alors son taux de croissance est la *somme* des taux de croissance des<br /> deux autres.<br /> <br /> En revanche le taux n'est pas calculable simplement pour une somme comme ton C = Cf+Cr+Cn . si les fossiles représentent 90 % du total, et décroissent de 1% , il faut augmenter de 10 % le reste<br /> pour maintenir C constant, et de 20 % pour faire croitre C de 1 % : c'est donc un effort bien plus grand à faire.<br /> <br /> Il faudrait que tu te calcules, pour avoir un ordre de grandeur, combien il faut construire de centrales nucléaires, ou d'éoliennes, ou de panneaux solaires, pour compenser juste 1 % de production<br /> pétrolière en moins; et après le pic, la dépletion pourrait etre de plusieurs % par an. Si tu ne sais pas faire le calcul, je peux te donner le résultat, mais c'est plus instructif de le faire soi<br /> meme.<br /> <br /> Et l'image que tu donnes (les pays chauds et désertiques à base de panneaux solaires, des chauds et tropicaux à base de biomasse), ça ne marche juste pas. Ces pays existent déjà,ils ont déjà tout<br /> ça, et ça ne suffit pas. Avec 1GW électrique dans le désert, et sans fossile, tu ne fais juste rien d'interessant. Qu'est ce que tu mets derriere pour traverser le désert ? les centrales dans le<br /> désert n'ont jamais été proposées pour développer les pays pauvres, mais pour alimenter les pays riches qui se gorgent de pétrole ET d'électricité. Encore une fois, il y ZERO pays industriels avec<br /> ZERO fossiles, et meme ZERO sans une grande proportion de fossiles, et aucun pays ne se développe sans eux.<br /> <br /> <br />
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S
<br /> "pourquoi penses-tu qu'on ne s'en est pas préoccupé jusqu'ici ?"<br /> <br /> De quoi parles-tu en l'occurrence? De l'énergie ou du rendement ?<br /> <br /> Si c'est l'énergie, on ne s'en préoccupe pas car comme tu le fais toi-même observer, il se trouve encore nombre d'économistes qui réfléchissent sur la croissance sans se soucier le moins du monde<br /> de ses contraintes physiques. Et de manière générale, on raisonne par court terme uniquement en se disant que la transition se fera de toute façon, qu'elle n'appelle pas une réflexion particulière<br /> et le cas échéant des efforts coordonnés. La seule chose qui soit présentée comme un problème de long terme dans le débat public, c’est le réchauffement climatique.<br /> <br /> Quand on veut améliorer le rendement d'un procédé existant, il est tout à fait normal de raisonner à court terme, on a une contrainte technique locale et on cherche les meilleures méthodes du<br /> moment pour la surmonter. Mais cet effort n'a de sens que dans une réflexion plus large sur l'avenir du procédé en question. Si on aboutit au bout de trente ans à un procédé rendu parfaitement<br /> efficace mais dont la source primaire d'énergie est devenue hors de prix, voire indisponible, ben les efforts se révèlent assez vains.<br /> <br /> Sinon, le terme t(C) de ton calcul est celui dont on parle, sa projection à l’échelle du siècle est composée des sous-termes Cf (quel niveau de ressources fossiles exploitables à quel coût), de Ce<br /> (éolien), de Cn (nucléaire fission U), de Cs (solaire thermique et PV), de Cm (marée), de Cg (géothermie), de Cb (biomasse de chauffage et de carburant), de Ci (composante inconnue résultant des<br /> avancées sur la fission de nouvelle génération, la fusion, les carburants OGM, l’hydrogène, …).<br /> <br /> Chacun de ces termes est évolutif, le rendement actuel d’une source quelconque (voire ses réserves) est provisoire. Par exemple, comment les naonotechnologies peuvent impacter les capteurs<br /> solaires, comment les biotechnologies peuvent transformer les agrocarburants… ce sont des conjectures, on ne peut pas dire « il ne se passera rien de sérieux » ni « tout sera chamboulé par nos<br /> progrès rapides » (ou plutôt on peut le dire mais ce sont de simples supputations qui en disent plus sur la psychologie de celui qui les émet que sur la réalité).<br /> <br /> Il faut se demander : si je veux produire 1 GW dans tel pays, je peux le faire à partir de quoi et à quel coût (en dehors du fossile) ? La réponse n’est pas généralisable, un pays qui a par exemple<br /> 40% de zones désertiques à forte insolation aura intérêt à développer des centrales solaires, un pays tropical humide à croissance végétale rapide pourra produire du biocarburant ou de la biomasse<br /> à moindre coût, un pays installé sur des sous-sols à haute enthalpie fera de la géothermie et de la cogénération, un pays aux côtes très venteuses va installer de l’éolien marin, etc. Evidemment,<br /> tout cela demande une autre manière de penser que la référence à LA source simple, universelle, ubiquitaire (le fossile, l’atomique). Et cela interdit à mon avis de repousser chaque source comme<br /> ‘négligeable’ par un simple calcul rapide, car la plupart des sources non-fossiles et non-nucléaires sont dépendantes du contexte.<br /> <br /> S’ajoute à cela le terme P de croissance économique, qui se décompose lui-même par secteurs d’activité employant les N humains, et qui changera. P était composé à 90 % de produits agricoles pendant<br /> 5000 ans, puis l’industrie y a pris une grosse part pendant 250 ans et c’est encore le cas mais avec une division internationale du travail (de plus en plus de services et de tertiaire à la place<br /> de l’industrie chez les développés, de plus en plus d’industrie à place de l’agriculture chez les émergents BRIC et autres). Ici en Occident, notre vue est souvent biaisée car pas globale, on voit<br /> le monde depuis notre société développée, de plus en plus tertiaire, de moins en moins énergivore, avec seulement un tiers de producteurs primaires et secondaires, le reste des employés, petits<br /> commerçants, professions intellectuelles, etc. Mais c’est 15 ou 20% des humains qui fontionnent ainsi, de surcroît qui laissent faire le gros de l’ancien « sale boulot » (produire la base<br /> matérielle de l’économie mondialisée) ailleurs que chez eux. Et logiquement, cela coince pour le climat (on ne négocie pas depuis les mêmes situations et intérêts économiques), cela coincera pour<br /> l’énergie.<br /> <br /> <br />
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G
<br /> pourquoi penses-tu qu'on ne s'en est pas préoccupé jusqu'ici ? tu dis toi-même que les rendements ont augmenté considérablement (c'est vrai aussi pour les centrales électriques). Mais un rendement<br /> théorique, ça reste théorique : il ne faudrait AUCUNE perte, et ça, on ne sait pas faire. Il est plus raisonnable d'extrapoler une courbe asymptotique que de se baser sur la valeur thermodynamique<br /> théorique !<br /> <br /> depuis 30 ans, la consommation de fossiles par habitant est restée à peu près constante , (les émissions ont donc suivi le nombre d'habitants) alors que le PIB/hab augmenté : on donc bien fait des<br /> améliorations. Mais en présence de dépletion, le problème est le suivant. L'indicateur de richesse (PIB ou autre) peut s'écrire par habitant<br /> P/N = C/I/N où C est la conso énergétique et I l'intensité. On a donc en taux différentiel par an le taux de croissance (dérivée logarithmique)<br /> t(P/N) = t(C)+t(I)-t(N)<br /> <br /> comme je disais, depuis 30 ans, t(C) = t(N) (de l'ordre de 1à 2%/an ) et la croissance par habitant est de l'ordre de l'amélioration de l'intensité.<br /> <br /> mais en présence de dépletion t(C) va devenir - t(C) . il faut donc améliorer bien plus vite l'intensité (rajouter 2 t(C) ) pour continuer à croitre. Rien ne dit qu'on va y arriver, et donc, que la<br /> croissance peut continuer, ou même qu'on puisse rester stationnaire.<br /> <br /> <br />
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S
<br /> Nucléaire : si l’extension du parc continue, la filière fission U235 est en effet limitée. D’où les nouvelles générations à l’étude, qui repousseraient nettement la question des ressources limitées<br /> de minerai. Plein de raisons en font une énergie problématique, je ne le conteste pas (si les confinements de Fukushima tiennent malgré un tremblément de terre de 8.9, un tsunami et une fusion du<br /> cœur, ce sera quand même un argument paradoxalement favorable pour la sûreté nucléaire des installations plus modernes que Tchernobyl, car c’est difficile d’imaginer pires conditions !)<br /> <br /> Acier / fonte : pour la fonte brute, quelques chiffres (toujours Smil 2008) pour donner des ordres de grandeur, on était à 300 GJ/t au XVIIIe siècle, 50 Gt/t en 1900, 30 GJ/t en 1950 et les plus<br /> grosses unités de production actuelles atteignent 12 à 15 GJ/t. Il semble que le meilleur rendement théorique serait de 6.6 GJ/t, ce qui laisse encore un peu de marge (mais il n’y a pas de progrès<br /> sensible depuis les années 1980).<br /> <br /> <br /> ‘tes arguments rentrent dans le cadre général : on va compenser la dépletion par une augmentation des rendements’<br /> <br /> J’essaie simplement de mettre des chiffres sur l’état actuel des besoins énergétiques et les 30-40 ans à venir (après, c’est de la boule de cristal pour moi). Si tu veux entrer dans le détail de ce<br /> que peuvent faire les humains, tu es bien obligé d’examiner poste par poste ce qui peut encore progresser.<br /> <br /> <br /> ‘C'est juste en train de se passer, là, devant nos yeux ....’<br /> <br /> Tout à fait, on se rend compte plus directement de notre hyperdépendance aux fossiles et j’espère bien que cela sera un déclic pour poser la question énergétique au premier plan des préoccupations<br /> mondiales, bien plus sérieusement que cela n’a été fait en produit dérivé des questions climatiques. Une fois admis que les rêves de croissance à deux chiffres pour tout le monde sont fantaisistes,<br /> et que l’on risque surtout de se taper de l’inflation, on commencera à débattre sur le fond des rapports économie-énergie-progrès !<br /> <br /> <br />
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G
<br /> sur les aciéries électriques, tu peux lire ça par exemple :<br /> http://www.aliapur.fr/modules/movie/scenes/home/index.php?fuseAction=page&rubric=MotsClesApplications&article=ApplicationsAcieries<br /> <br /> "La fabrication de l'acier en four à arc électrique repose sur la fusion de ferrailles à haute température (1 650 °C) pendant 45 minutes environ, pour qu'elles soient fondues. Un arc électrique<br /> d'une température supérieure à 15 000 °C assure cette montée progressive en température.<br /> Habituellement, dans un four à arc électrique, on ajoute aux 100 tonnes de ferrailles environ 3 300 kg de chaux et 1 150 kg de carbone sous forme d'anthracité et de coke. L'anthracite fournit du<br /> carbone qui se dissout dans le métal liquide, où il joue le rôle de réducteur des oxydes de fer : la rouille.<br /> "<br /> <br /> on rajoute donc bien du charbon pour réduire la rouille des ferrailles, certes bien moins que dans un haut fourneau puisqu'on part essentiellement de métal déjà formé, donc pas besoin de réduire le<br /> minerai. Mais il ne s'agit là que de RECYCLAGE. or on ne recycle jamais 100 % de la matière initiale, il faut donc continuellement en reproduire du minerai. Le calcul montre que si une fraction f<br /> est recyclée , tu finiras par augmenter la production totale de 1+f+f^2+f^3.. = 1/(1-f). Si tu prend f = 50% ce qui est déjà beaucoup, ça revient à augmenter la production initial d'un facteur 2<br /> (en doublant le temps effectif "dans le circuit de production). C'est appréciable, mais ça ne fait que jouer sur le montant des réserves, sans résoudre le problème de la dépletion sur le long<br /> terme. si tu n'as plus de production fraiche, tu finis par ne plus avoir non plus de produit à recycler.<br /> <br /> <br />
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