Il est assez évident que nous connaissons actuellement un ralentissement du réchauffement tel qu'il pouvait encore se constater il y a quelques années et je ne suis personnellement pas capable de dire si ce ralentissement va perdurer, ou si nous allons, soit connaître une période de refroidissement, soit à nouveau un réchauffement.
A mon sens, côté forçages et rétroactions radiatives, mise à part une méga éruption volcanique, la probabilité est que nous restions dans le positif et que les températures continuent à monter (en tendance)
Mais côté réaction du système (hors rétroactions radiatives) et en particulier côté réaction thermique, les choses ne sont peut-être pas aussi connues et prévisibles.
J'ai un peu l'habitude de me représenter la surface de la planète et donc, en particulier la surface océanique, comme une très mince couche « chaude » d'environ 15°C, qui repose sur une énorme couche froide dont la température est de l'ordre de 3.5°C.(euh je parle pour l'océan, hein! )
Je n'ai pas refait les calculs récemment, mais il y a assez de froid dans l'océan, pour annuler complètement les effets thermiques de l'ES anthropique pendant quelques milliers d'années.
Alors, bien sûr, l'eau froide a tendance à rester dans le fond et l'eau chaude en surface, mais, tout de même, l'eau profonde peut remonter (upwelling) par de nombreux phénomènes comme par exemple l'action des vents.
C'est d'ailleurs ce phénomène qui constituerait un des moteurs de la circulation thermohaline.
Pour être bref, il n'est pas exclu, a priori, que le changement climatique engendre un renforcement des vents dans certaines zones, comme l'océan austral par exemple, et en conséquence, un brassage des eaux amplifié, et, par suite, une arrivée de froid supplémentaire à la surface, par déstockage du froid de l'océan profond.
Autrement dit, si le système ne réagit pas tout à fait comme prévu, c'est-à-dire plutôt une stratification de l'océan et donc moins de brassage, on pourrait observer des phénomènes analogues à ce qui se passe pour la Niña mais à une échelle et une localisation différentes.
Bon ceci dit des gens très compétents s'occupent de ce problème.
Pour en revenir à l'article, après cette introduction qui paraîtra peut-être dérangeante (enfin si les gens s'en préoccupent quelque peu, ce qui est loin d'être sûr ), et pour répondre à ceux qui se posent des questions sur le ralentissement actuel, j'ai réalisé un petit calcul simple, que tout le monde peut faire sur excel en utilisant la fonction DROITEREG.
J'ai utilisé, pour ne pas faire de jaloux, la moyenne des anomalies des 3 organismes de mesure de température de surface et j'ai calculé pour chacune des années depuis 1890, la tendance linéaire décennale (d'où l'utilisation de la fonction ci-dessus).
Le graphe qui en découle est assez intéressant, enfin, selon moi.
Il montre tout d'abord une grande variabilité de la tendance avec une courbe quasi-périodique.
Bon j'ai essayé de rapprocher cela du cycle solaire de 11 ans mais la corrélation est assez faible (enfin je n'ai pas de fitres)
Il montre ensuite une tendance à l'augmentation de cette tendance décennale, obtenue en faisant (oups! ) la DROITEREG des DROITEREG.
Cette augmentation est de 0.16°C/décennie/siècle.
Il montre enfin que la période que nous connaissons ne semble pas très exceptionnelle et que si nous sommes dans un creux, nous devrions remonter d'ici peu, enfin si nous osons cette projection.
Mais cela illustre de façon différente le duo infernal variabilité/tendance.
Sur ce bonne année à tous !