voici donc le troisième article (ouf !) qui clôturera, pour le moment, la sélection des présentations de la conférence ESRL 2008.
Il concerne tout d'abord l'ozone stratosphérique:
changements de concentration de l'ozone stratosphérique pendant cinq décennies d'observations au sol.
"Stratospheric Ozone Changes from Five Decades of Ground-Based Observations
S.J. Oltmans1, R. Evans1, B. Johnson1, I. Petropavlavskikh2, J. Harris3, and D. Quincy2
1NOAA Earth System Research Laboratory, 325 Broadway, Boulder, CO 80305; 303-497-6676,
Fax: 303-497-5590, Email: samuel.j.oltmans@noaa.gov
2Cooperative Institute for Research in Environmental Sciences, University of Colorado, Boulder, CO 80309
3Science and Technology Corporation, Boulder, CO 80524"
Des observations de colonne d'ozone ont commencé aux US, avec les prédécesseurs de la NOAA, à partir de l'année géophysique internationale, et ont été un composant clé du réseau de spectrophotomètres Dobson depuis.
Au cours du temps, de nouveaux instruments, tels le spectrophotomètre Brewer, ont été intégrés au réseau global.
En supplément, des mesures par ballons sondes, bien que moins nombreuses que les mesures au sol, ont contribué à la documentation et à la compréhension des changements long terme d'ozone stratosphérique, changements qui n'étaient pas envisagés quand les mesures au sol furent installées.
La curiosité scientifique et le travail acharné des premiers scientifiques ont produit des enregistrements qui documentent l'altération dramatique que l'activité humaine peut apporter à ce qui était considéré comme une portion isolée et lointaine de l'atmosphère.
Basés sur des stations sélectionnées mesurant l'ozone totale, sur les ballons sondes, et les réseaux de mesures umkehr, des changements à long terme ont pu être déterminés.
Les mesures de colonne totale montrent des déclins significatifs et le plateau récent.
L'enregistrement par ballon sonde met en évidence que les changements dans la basse stratosphère, qui peuvent inclure aussi bien des variations importantes de déplacement (par circulation de masses atmosphériques), que des variations associées aux influences anthropiques, suite aux émissions de composés halogénés.
Les observations umkehr, dérivées des mesures par spectromètre Dobson, sont plus sensibles à l'altitude de 40 km où la déplétion et les débuts du rétablissement liés aux composés halogénés anthropiques sont dominants.
(extrait ESRL)
Concernant le pôle sud, on constate un déclin important jusqu'en 2000-2002 alors que depuis l'ozone semble se stabiliser voire légèrement augmenter.
Pour les autres régions la reprise est nette à partir du milieu des années 1990.
Récente accélération de la croissance des HCFCs dans l'atmosphère
Recent Accelerated Growth Observed for HCFCs in the Atmosphere
S.A. Montzka1, C. Siso2, B. Hall1, G. Dutton2, L. Miller3, B. Miller2, and J. Elkins1
1NOAA Earth System Research Laboratory, 325 Broadway, Boulder, CO 80305; 303-497-6657,
Fax: 303-497-6290, E-mail: stephen.a.montzka@noaa.gov
2Cooperative Institute for Research in Environmental Sciences, University of Colorado, Boulder, CO 80309
3Science and Technology Corporation, Boulder, CO 80305
Dans les 15 années précédant 2004, les observations ont montré des vitesses d'augmentation, stables puis en déclin, des teneurs des HCFCs les plus abondants.
Depuis 2004, cependant, les vitesses d'accumulation de ces gaz ont augmenté substantiellement; les taux de croissance de HCFC-22, HCFC-142b, et HCFC-141b, observées en 2007, étaient de
50 à 100% plus élevées qu'en 2004.
Les accélérations observées pour le HCFC-142b ont été particulièrement surprenantes.
Les émissions globales, dérivées des mesures pour ce gaz, sont deux fois plus grandes que dans le dernier rapport scientifique d'évaluation du WMO.
Les taux de croissance de HCFC ont augmenté depuis 2004 malgré une grande décroissance (de plus d'un facteur 3) des production et consommation de ces gaz dans les pays développés de 2002 à 2006.
L'augmentation provient de l'utilisation des HCFCs dans les pays en voie de développement (PED).
les production et consommation de HCFCs dans les PED ont augmenté d'environ 20% par an sur la dernière décade, intervenant pour 80% de la production consommation en 2006.
La plupart de ces HCFCs étaient produits et consommés en Chine.
Des indices supplémentaires concernant cette source peuvent être trouvés dans les données atmosphériques elles-mêmes.
De petits mais persistants changements, dans la distribution atmosphérique de HCFC-142b, par exemple, sont discernables dans les données....
Ici, nous discuterons ces résultats et leurs implications pour la déplétion d'ozone et pour le climat.
Ils apparaissent fournir un signal intéressant concernant le rôle influent que les PED peuvent jouer, et joueront, en contrôlant la composition chimique de l'atmosphère.
(extrait ESRL)
On peut rappeler que les HCFCs, sans être aussi agressifs que les CFCs, pour l'ozone stratosphérique, ne sont cependant pas tout à fait neutres puisqu'ils présentent un taux de destruction de l'ozone égal à 10% des CFCs.
Aussi préoccuppant est leur pouvoir radiatif important, de l'ordre de plusieurs milliers de fois celui du CO2, et bien que leur concentration soit faible, le forçage qu'ils induisent peut commencer à devenir significatif.