Comme pour le mois précédent, et probablement pour les mois à venir, l'oscillation du Pacifique équatorial (ENSO) a été en phase neutre et l'activité solaire toujours aussi moyenne (du moins au
point de vue du nombre moyen de tâches solaires).
Ceci n'a pas empêché septembre 2012 d'être le plus chaud mois de septembre jamais estimé par NCEP et mesuré par la NOAA.
Si la neutralité des différents forçages naturels persiste encore quelques mois nous aurons une idée peut-être plus précise de l'indice actuel du réchauffement climatique mesuré par la
température globale de surface.
Sans surprise, la banquise arctique bat son record mensuel de fonte estivale, mais il est à noter une progression significative de son pendant austral, ce qui permet à la banquise "globale" de ne
pas toucher le fond.
Le chapitre "évolution des banquises" sera un peu plus détaillé que d'habitude.
anomalie de température de surface selon NCEP
estimation basée sur les données ci-dessus:
global: 0.43°C (1er plus chaud)
HN: 0.58°C (2ème plus chaud)
HS: 0.27°C (4ème plus chaud)
la moyenne depuis le début de l'année poursuit son ascension:
En Europe
température normale sur l'Europe alors que les précipitations ont été anormalement basses, en moyenne.
anomalie NASA
global: 0.60°C (3ème plus chaud)
HN: 0.75°C
HS: 0.46°C
anomalie NOAA
global: 0.67°C (plus chaud)
HN: 0.77°C
HS: 0.51°C
mesures satellitaires
lègère augmentation de la basse troposphère globale.
évolution des banquises
voir ce résumé du NSIDC
côté arctique
Le minimum d'extension a officiellement eu lieu le 16 septembre (3 jours plus tard que la moyenne)
Depuis la banquise a recommencé à croître.
L'extension moyenne de septembre a été de 3.61 Mkm2, soit 3.43Mkm2 de moins que la moyenne 1979-2000 et 690000km2 de moins que le précédent record de 2007.
Entre le maximum et le minimum d'extension (entre le 20 mars et le 16 septembre) la fonte a été de 11.83Mkm2, bien au-dessus des 10.65 Mkm2 de 2008 (précédent record)
En partie du à l'augmentation du transfert de chaleur entre océan et atmosphère du fait de l'absence de glace, la température à 925 hPa surpassait la normale de 2 à 5°C au dessus de l'océan
arctique.
Les zones de hautes et de basses pression étaient fort différentes en 2012 qu'en 2007, mais ont abouti à des advections d'air du sud en des endroits différents de l'Arctique.
A part la tempête d'août, les conditions de pression ont été moins favorables en 2012 qu'en 2007 à la perte de glace.
La glace plus fine à l'entrée de la saison de fonte n'a pas su résister à la forte tempête du mois d'août.
La banquise à la fin de la saison de fonte n'était pas seulement la moins étendue jamais relevée mais aussi celle présentant le volume le plus faible.
Tous les âges de banquise ont été concernés par le retrait exceptée la glace de 4 ans.
Cette dernière va se transformer en glace de 5 ans mais, malgré cet appoint, l'étendue de glace de 5 ans sera approximativement égale à 20% de sa surface des années 80.
coup d'oeil sur la banquise antarctique.
La banquise antarctique a atteint au cours de l'hiver austral un maximum d'extension avec 19.37 Mkm2 en moyenne, légèrement supérieur au précédent record de 2006.
La pente de progression de la banquise antarctique est de 16000 km2/an bien loin de celle de l'Arctique en valeur absolue (-91600km2)
On lira les hypothèses évoquées par le Dr. Sharon Stammerjohn de l' INSTAAR (Université du Colorado) pour expliquer le comportement pour le moins bizarre de la banquise antarctique dans ce
contexte de réchauffement global.
En gros, le réchauffement et le trou d'ozone induisent des vents qui font s'étendre la banquise vers l'extérieur du continent.
Voir Parkinson et Cavalieri 2012
ENSO
Selon le site australien de météorologie, les températures du Pacifique tropical se sont refroidies alors que l'indice SOI était neutre.
Les modèles prédisent la poursuite de cette neutralité jusqu'à, au moins, la fin de l'hiver boréal.
activité solaire
"rien de neuf sous le soleil"