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31 décembre 2008 3 31 /12 /décembre /2008 17:51
Pour finir l'année, un petit dernier, très bref.

 

Il est assez évident que nous connaissons actuellement un ralentissement du réchauffement tel qu'il pouvait encore se constater il y a quelques années et je ne suis personnellement pas capable de dire si ce ralentissement va perdurer, ou si nous allons, soit connaître une période de refroidissement, soit à nouveau un réchauffement.

 

A mon sens, côté forçages et rétroactions radiatives, mise à part une méga éruption volcanique, la probabilité est que nous restions dans le positif et que  les températures continuent à monter (en tendance)

Mais côté réaction du système (hors rétroactions radiatives) et en particulier côté réaction thermique, les choses ne sont peut-être pas aussi connues et prévisibles.

 

J'ai un peu l'habitude de me représenter la surface de la planète et donc, en particulier la surface océanique, comme une très mince couche « chaude » d'environ 15°C, qui repose sur une énorme couche froide dont la température est de l'ordre de 3.5°C.(euh je parle pour l'océan, hein! )

 

Je n'ai pas refait les calculs récemment, mais il y a assez de froid dans l'océan, pour annuler complètement les effets thermiques de l'ES anthropique pendant quelques milliers d'années.

Alors, bien sûr, l'eau froide a tendance à rester dans le fond et l'eau chaude en surface, mais, tout de même, l'eau profonde peut remonter (upwelling) par de nombreux phénomènes comme par exemple l'action des vents.

C'est d'ailleurs ce phénomène qui constituerait un des moteurs de la circulation thermohaline.

Pour être bref, il n'est pas exclu, a priori, que le changement climatique engendre un renforcement des vents dans certaines zones, comme l'océan austral par exemple, et en conséquence, un brassage des eaux amplifié, et, par suite, une arrivée de froid supplémentaire à la surface, par déstockage du froid de l'océan profond.

Autrement dit, si le système ne réagit pas tout à fait  comme prévu, c'est-à-dire plutôt une stratification de l'océan et donc moins de brassage, on pourrait observer des phénomènes analogues à ce qui se passe pour la Niña mais à une échelle et une localisation différentes.

Bon ceci dit des gens très compétents s'occupent de ce problème.

 

Pour en revenir à l'article, après cette introduction qui paraîtra peut-être dérangeante (enfin si les gens s'en préoccupent quelque peu, ce qui est loin d'être sûr ), et pour répondre à ceux qui se posent des questions sur le ralentissement actuel, j'ai réalisé un petit calcul simple, que tout le monde peut faire sur excel en utilisant la fonction DROITEREG.

J'ai utilisé, pour ne pas faire de jaloux, la moyenne des anomalies des 3 organismes de mesure de température de surface et j'ai calculé pour chacune des années depuis 1890, la tendance linéaire décennale (d'où l'utilisation de la fonction ci-dessus).

Le graphe qui en découle est assez intéressant, enfin, selon moi.

 

 

Il montre tout d'abord une grande variabilité de la tendance avec une courbe quasi-périodique.

Bon j'ai essayé de rapprocher cela du cycle solaire de 11 ans mais la corrélation est assez faible (enfin je n'ai pas de fitres)

 

Il montre ensuite une tendance à l'augmentation de cette tendance décennale, obtenue en faisant (oups! ) la DROITEREG des DROITEREG.

Cette augmentation est de 0.16°C/décennie/siècle.

 

Il montre enfin que la période que nous connaissons ne semble pas très exceptionnelle et que si nous sommes dans un creux, nous devrions remonter d'ici peu, enfin si nous osons cette projection.

 

Mais cela illustre de façon différente le duo infernal variabilité/tendance.

 

Sur ce bonne année à tous !

 

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commentaires

P
<br /> oups il s'agit de la page 4 de ce lien<br /> http://www.leif.org/research/Rudolf%20Wolf%20Was%20Right.pdf<br /> <br /> <br />
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P
<br /> Bonjour et bonnes vacances Meteor,<br /> <br /> Je ne sais pas trop où posé ce commentaire pour montrer cette étude et notamment le graphique de la page 14.<br /> <br /> Si cette courbe ne suit pas l'évolution des températures je me fais papesse ! Qu'en penses-tu ?<br /> <br /> j'ai recopié plusieurs liens des études de ce physicien solaire sur ma page de blog ici :<br /> <br /> http://albert-nodon.e-monsite.com/rubrique,le-champ-magnetique,118504.html<br /> <br /> <br />
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P
Meilleurs voeux !Un bon indicateur climatique : les petoncleElles fuient les eaux chaudes et préfèrent les eaux froides. Je désespérais de ne plus en trouver mais voilà qu'elles réapparaissent sur les étalages des poissonniers. C'est vrai que les dernières achetées provenaient du Pérou. Je me suis fait expliquer le problème. Les pêcheurs ne pouvaient plus les atteindre avec leurs filets car elles étaient trop profondes...mais bon c'est vrai que ce n'est pas encore l'abondance, mais elles ne sont pas encore protégées.
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S
Bonne annéeTu parles de rétroaction océanique. Tout d'abord quand on parle de rétroactions, il faut immédiatement quantifier parec que des rétroactions, il peut bien y en avoir des dizaines sinon des centaines mais la question est de savoir si, in fine, elles conduisent à qq W/m2 ou qq mW/m2.Ensuite, concernant l'océan profond, on a quand même qq idées des vitesses de plongée des eaux (grâce aux essais thermonucléaires), c'est pas rapide du tout. Il faudrait donc que la rétroaction concerne la couche limite océanique ce qui nous ramène à l'océan tropical. Ce n'est pas impossiblePar contre, il y a des éléments qui ne militent pas du tout en faveur de l'existence d'une rétroaction négative puissante. Comment concilier ça avec le fait qu'il y a eu des variations importantes du climat dans le passé géologique récent? Ta courbe me semble donner une réponse beaucoup plus simple: il existe des oscillations naturelles d'une amplitude de qq dizièmes de degré et sur une période de l'ordre de qq dizaines d'années et il faut voir le réchauffement comme une tendance longue qui se superpose à ces oscillations. Ce n'est pas nouveau: j'ai commencé à entendre parler de variation interannuelle et de variation décennale dans les années 80 -90 (et c'est pas ma spécialité) et c'est au début des années 90 que l'on a créé un programme spécial d'étude de la variabilité (CLIVAR)
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M
<br /> <br /> merci pour tes voeux et ton commentaire<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Oui, bon, l’article est plutôt en deux parties plus ou moins indépendantes et j'ai sans doute eu le tort de les rassembler.<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> La première partie fait part d’une réflexion personnelle concernant, effectivement, une rétroaction possible non pas vraiment d’un climat plus chaud à l’équilibre mais d’un climat qui<br /> est  en transition.<br /> <br /> <br /> D’ailleurs ce n’est pas si absurde puisque les fameux westerlies dans l’océan sud ont augmenté en intensité au cours de ces 40 dernières années.<br /> <br /> <br /> Et qui dit augmentation des westerlies, dit expulsion des eaux de surface qui bordent l’Antarctique vers le nord et upwelling augmenté des eaux plus profondes.<br /> <br /> <br /> Ces eaux plus profondes sont légèrement plus chaudes que les eaux de surface à l’endroit de l’upwelling, mais ceci aboutit à un refroidissement des eaux des latitudes moyennes dans l’HS.<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Si ça peut te rassurer, cela ne vient évidemment pas de moi, qui ne suis pas estampillé « scientifique » , mais<br /> de pas mal d’études par de vrais scientifiques.<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Par exemple celle-ci parue dans Nature<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> extrait<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> “The poleward shift and the intensification of the westerlies over the past 40 years caught geoscientists by surprise. Because a higher atmospheric CO2 concentration<br /> is supposed to warm the poles more than the tropics, the intensification, in particular, was not predicted. An important consideration in this regard is that the westerlies respond mainly to<br /> changes in the thermal contrast in the middle of the atmosphere rather than to changes at the surface, and the thermal contrast in the middle of the atmosphere has increased in response to higher<br /> CO2 levels12.”<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Si on cherche un peu dans google avec “westerly winds over the Southern Ocean » on trouve pas mal de choses intéressantes.<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Dans la deuxième partie c’est évidemment la variabilité climatique qui est à l'origine des creux et des bosses, sans qu’il soit possible de faire un lien quelconque avec le RC, sauf pour la<br /> tendance long terme.<br /> <br /> <br /> C’est bien ce que je précise lorsque je dis que la situation actuelle n’est pas exceptionnelle.<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Ceci dit, l’examen des seules bases de température (surtout Hadley) montre que le « refroidissement » actuel est particulièrement prononcé pour les SST de l’HS.<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />