Début d'année très froid pour la période.
Les effets de l'activité solaire passée et de la phase froide de la Niña n'expliquent pas entièrement une telle Bérézina des températures (c'est le cas de le dire).
Le froid, en forte augmentation en fin de mois, a surtout touché le continent eurasiatique, notamment l'Europe de l'Est.
anomalie de température de surface selon NCEP
estimation basée sur les données ci-dessus:
global: -0.10°C
HN: -0.09 °C
HS: -0.11 °C
Refroidissement important du globe en ce début d'année surtout marqué en fin de mois où l'anomalie globale a atteint -0.4°C.
Il est à noter que janvier 2012, bien que froid, l'est tout de même moins que janvier 2008 où l'anomalie avait été de -0.22°C.
Le continent eurasiatique s'est considérablement refroidi au cours du mois pour atteindre, au dessus de 40° de latitude nord, des températures très basses de l'ordre de -5°C par rapport à la moyenne 1981-2010.
Même corrigée de l'influence solaire et de l'ENSO toujours en phase Niña bien prononcée l'anomalie globale reste basse avec +0.05°C environ.
En Europe
Le mois a été globalement doux, en Europe, mais cette moyenne mensuelle cache une fin de mois glaciale où une masse d'air très froid en provenance de Sibérie a atteint l'Europe de l'Est, gagnant progressivement vers l'ouest.
Un positionnement particulier des géopotentiels (hauts dans la partie nord de l'Asie et bas dans sa partie sud) est à l'origine de ce déplacement de masse d'air sibérienne vers l'Europe.
Voir ce petit résumé de Météo-France.
anomalie NASA par rapport à moyenne 1951-1980)
global: 0.36°C
HN : 0.53°C
HS : 0.19°C
baisse de la température globale d'environ 0.1°C par rapport au mois dernier, moins marquée donc que pour NCEP.
Ce mois de janvier 2012 est donc, sur le plan global, et relativement aux dernières années, un mois froid qui se classe seulement 20ème des plus chauds mois de janvier selon la
NASA.
anomalie NOAA(par rapport à moyenne 1901-2000)
global:0.39°C
HN : 0.40°C
HS : 0.38°C
mesures satellitaires
Baisse sensible, mais sans surprise, des températures de la basse troposphère (-0.06°C).
Ces dernières atteignent des valeurs très basses comparables à celles de janvier, juin 2008 et mars 2011.
évolution des banquises
la banquise arctique, toujours en petite forme, est toutefois en légère progression par rapport à janvier de l'année dernière.
Côté antarctique, par contre, toujours la même forme insolente…
ENSO
Selon le site australien de météorologie, les conditions Niña ont persisté au cours de ce mois et, malgré une baisse du SOI, les températures du Pacifique central ont continué de baisser légèrement (voir graphes).
Les modèles indiquent un retour à la neutralité (en fait en dessus du seuil mais toujours en dessous de la normale) au cours de l'automne austral (printemps boréal).
L'examen de la situation du profil vertical montre que si l'anomalie froide a continué de s'étendre en surface, l'anomalie chaude de sub-surface s'est également renforcée ce qui pourrait faire penser qu'un prochain Niño est en gestation, mais prudence.
activité solaire
Tâches solaires en baisse depuis 2 mois maintenant.
La TSI (Total Solar Irradiance), selon SORCE, est actuellement au même niveau qu'en 2003 soit à des valeurs post-maximum du cycle 23.
Côté prédictions de l'activité future, en tout cas chez les sceptiques, et les amateurs de grands froids (souvent les mêmes), un "Petit Age Glaciaire" serait en gestation suite à une activité très basse pour le cycle 25, et les suivants (voir article du Dailymail).
Bien entendu je ne partage absolument pas ces craintes ou, c'est selon, ces espoirs.
D'une part, parce que les prédictions d'activité solaire, même par les spécialistes, sont très mauvaises.
Rappelons à ce sujet ce que la NASA, en 2006, prévoyait pour le cycle 24.
SCIENTISTS PREDICT BIG SOLAR CYCLE
"Dec. 21, 2006: Evidence is mounting: the next solar cycle is going to be a big one.
Solar cycle 24, due to peak in 2010 or 2011 "looks like its going to be one of the most intense cycles since record-keeping began almost 400 years ago," says solar physicist David Hathaway of the Marshall Space Flight Center. He and colleague Robert Wilson presented this conclusion last week at the American Geophysical Union meeting in San Francisco."
"L'évidence grandit: le prochain cycle va être un cycle très fort.
Le cycle 24 dont le maximum est prévu en 2010-2011 semble être un des plus intenses depuis 400 ans…."
On connaît la suite: en 2010 l'activité commençait à remonter péniblement après un très long minimum solaire jamais observé depuis 1933.
La même année la même NASA nous prédisait un cycle 25 très faible:
Solar cycle 25 peaking in 2022 could be one of the weakest in centuries
En cas de baisse d'activité, style minimum de Maunder, la plupart des prévisions basées sur les modèles envisagent une baisse de la température globale de l'ordre de 0.1°C.
Je serai moins optimiste (ou pessimiste, c'est selon) et je verrai plutôt une baisse de l'ordre de 0.3°C.
Localement par contre, par exemple en Europe, il est à peu près bien établi que les conséquences seraient nettement plus rigoureuses.
A noter, le 23, une éruption solaire modérée, de classe M9,
(photo spaceweather)
dont les projections ont touché la Terre le 24, sans trop de conséquences autres que de belles aurores boréales.
(photo spaceweather)