Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
3 février 2012 5 03 /02 /février /2012 09:39

Début d'année très froid pour la période.

Les effets de l'activité solaire passée et de la phase froide de la Niña n'expliquent pas entièrement une telle Bérézina des températures (c'est le cas de le dire).

Le froid, en forte augmentation en fin de mois, a surtout touché le continent eurasiatique, notamment l'Europe de l'Est.

 

 

 

anomalie de température de surface  selon NCEP

 

 

0112 ncep glob

 

estimation basée sur les données ci-dessus:

 

 

global: -0.10°C

HN:      -0.09 °C

HS:      -0.11 °C

 

Refroidissement important du globe en ce début d'année surtout marqué en fin de mois où l'anomalie globale a atteint -0.4°C.

Il est à noter que janvier 2012, bien que froid, l'est tout de même moins que janvier 2008 où l'anomalie avait été de -0.22°C.

Le continent eurasiatique s'est considérablement refroidi au cours du mois pour atteindre, au dessus de 40° de latitude nord, des températures très basses de l'ordre de -5°C par rapport à la moyenne 1981-2010.

Même corrigée de l'influence solaire et de l'ENSO toujours en phase Niña bien prononcée l'anomalie globale reste basse avec +0.05°C environ.

 

 

 

En Europe

 

0112 ncep eur

 

 

Le mois a été globalement doux, en Europe, mais cette moyenne mensuelle cache une fin de mois glaciale où une masse d'air très froid en provenance de Sibérie a atteint l'Europe de l'Est, gagnant progressivement vers l'ouest.

Un positionnement particulier des géopotentiels (hauts dans la partie nord de l'Asie et bas dans sa partie sud) est à l'origine de ce déplacement de masse d'air sibérienne vers l'Europe.

Voir ce  petit résumé de Météo-France.

 

 

anomalie NASA par rapport à moyenne 1951-1980)

 

 

0112 nasa

 

global: 0.36°C

HN     : 0.53°C

HS     : 0.19°C

 

baisse de la température globale d'environ 0.1°C par rapport au mois dernier, moins marquée donc que pour NCEP.

Ce mois de janvier 2012 est donc, sur le plan global, et relativement aux dernières années, un mois froid qui se classe seulement 20ème des plus chauds mois de janvier selon la NASA.

 

 

 


anomalie NOAA(par rapport à moyenne 1901-2000)

 

global:0.39°C

HN    : 0.40°C

HS    : 0.38°C

 

 

0112 noaa events

 

mesures satellitaires

 

0112 rss

 

Baisse sensible, mais sans surprise, des températures de la basse troposphère (-0.06°C).

Ces dernières atteignent des valeurs très basses comparables à celles de janvier, juin 2008 et mars 2011.

 

 

évolution des banquises

 


 

 

la banquise arctique, toujours en petite forme, est toutefois en légère progression par rapport à janvier de l'année dernière.

 

0112 sii arct

 

Côté antarctique, par contre, toujours la même forme insolente…

 

 

0112 sii antarct

 

 

 

ENSO

 

Selon  le site australien de météorologie, les conditions Niña ont persisté au cours de ce mois et, malgré une baisse du SOI, les températures du Pacifique central ont continué de baisser légèrement (voir graphes).

 

0112 soi

 

0112 nino34

 

 

Les modèles indiquent un retour à la neutralité (en fait en dessus du seuil mais toujours en dessous de la normale) au cours de l'automne austral (printemps boréal).

L'examen de la situation du profil vertical montre que si l'anomalie froide a continué de s'étendre en surface, l'anomalie chaude de sub-surface s'est également renforcée ce qui pourrait faire penser qu'un prochain Niño est en gestation, mais prudence.

 

0112 subsurf

 

 

 

 

 

activité solaire

 

0112 ssn

 

Tâches solaires en baisse depuis 2 mois maintenant.

 

La TSI (Total Solar Irradiance), selon SORCE, est actuellement au même niveau qu'en 2003 soit à des valeurs post-maximum du cycle 23.

 

0112 sorce

 

Côté prédictions de l'activité future, en tout cas chez les sceptiques, et les amateurs de grands froids (souvent les mêmes), un "Petit Age Glaciaire" serait en gestation suite à une activité très basse pour le cycle 25, et les suivants (voir article du Dailymail).

 

Bien entendu je ne partage absolument pas ces craintes ou, c'est selon, ces espoirs.

D'une part, parce que les prédictions d'activité solaire, même par les spécialistes, sont très mauvaises.

Rappelons à ce sujet ce que la NASA, en 2006, prévoyait pour le cycle 24.

 

SCIENTISTS PREDICT BIG SOLAR CYCLE

 

 

"Dec. 21, 2006: Evidence is mounting: the next solar cycle is going to be a big one.

Solar cycle 24, due to peak in 2010 or 2011 "looks like its going to be one of the most intense cycles since record-keeping began almost 400 years ago," says solar physicist David Hathaway of the Marshall Space Flight Center. He and colleague Robert Wilson presented this conclusion last week at the American Geophysical Union meeting in San Francisco."

 

"L'évidence grandit: le prochain cycle va être un cycle très fort.

Le cycle 24 dont le maximum est prévu en 2010-2011 semble être un des plus intenses depuis 400 ans…."

 

On connaît la suite: en 2010 l'activité commençait à remonter péniblement après un très long minimum solaire jamais observé depuis 1933.

 

La même année la même NASA nous prédisait un cycle 25 très faible:

 

Solar cycle 25 peaking in 2022 could be one of the weakest in centuries

 

 

En cas de baisse d'activité, style minimum de  Maunder, la plupart des prévisions basées sur les modèles envisagent une baisse de la température globale de l'ordre de 0.1°C.

Je serai moins optimiste (ou pessimiste, c'est selon) et je verrai plutôt une baisse de l'ordre de 0.3°C.

Localement par contre, par exemple en Europe, il est à peu près bien établi que les conséquences seraient nettement plus rigoureuses.

 

 

A noter, le 23, une éruption solaire modérée, de classe M9,

 

0112 éruption

 

(photo spaceweather)

 

dont les projections ont touché la Terre le 24, sans trop de conséquences autres que de belles aurores boréales.

 

0112 aurore

 

(photo spaceweather)

Partager cet article
Repost0

commentaires

S
Météor<br /> Tu écris "...n'expliquent pas entièrement une telle Bérézina...".<br /> Je pensais trouver dans l'article des hypothèses complémentaires mais je n'ai rien trouvé. As tu connaissance d'hypothèses qui permettraient de compléter l'analyse?
Répondre
M
<br /> <br /> Ah non je n'ai pas d'explication.<br /> <br /> <br /> Je pense que l'anomalie de janvier 2012 vient de l'Asie (mis à part ENSO et solaire) et surtout de la Sibérie.<br /> <br /> <br /> Alors, pourquoi l'Asie s'est particulièrement refroidie en fin de période?<br /> <br /> <br /> Il faudrait demander à des experts de la circulation atmosphérique.<br /> <br /> <br /> On peut imaginer que si on a eu couverture de neige généralisée avec ensuite un temps très sec, le rayonnement a du être coton et le refroidissement intense.<br /> <br /> <br /> On dit quelquefois que la Sibérie est une machine frigorifique en ce sens qu'elle produit énormément de froid par le phénomène décrit plus haut.<br /> <br /> <br /> Mais je n'en sais trop rien en fait.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />