Décidément, on nage en pleine confusion depuis les nouvelles données spectrales solaires délivrées par la mission SORCE.
Ces données indiquent en effet que la variation de flux dans les UV, lors du cycle solaire, est 4 à 6 fois plus forte que les estimations précédentes.
Mais si cette variation est en phase avec les variations d'activité, il n'en n'est pas de même pour les variations dans le visible qui seraient en opposition de phase avec l'activité.
Le fait que la variation dans les UV ait été trouvée plus forte semblait intéressant pour expliquer l'amplification du forçage solaire.
Amplification indispensable pour expliquer l'influence sur la température de surface, dont le consensus semblait être de 0.1°C entre un maxi et un mini solaire.
Hélas, une nouvelle étude de J. Haigh (voir ici et ici) démontre, en utilisant les données SORCE et un modèle qui inclut la production d'ozone stratosphérique, que le signal global de surface devrait être en opposition avec le cycle solaire.
Autrement dit, lors d'un mini solaire la surface terrestre devrait être plus chaude que lors d'un maxi.
Alors, on a le choix.
Soit les données SORCE sont fausses depuis le début de la mission, soit le modèle de Haigh n'est pas correct, soit on se trompe depuis des dizaines d'années sur l'influence solaire réelle et sur ces mécanismes, soit même on se trompe sur les variations détectées à la surface.
Certes, on n'est plus à une incertitude près dans le domaine du climat, mais tout de même, cette confusion supplémentaire fait plutôt mauvais genre…
PS: il est peut-être bon de lire attentivement la conclusion de l'article
"Les données SIM donnent une image totalement différente de ce qui est admis actuellement.
Il est pertinent de se demander si cette variabilité spectrale est typique des cycles d'activité solaire, et si oui, pourquoi elle n'a pas été observée précédemment.
Il est possible que le Soleil se soit comporté de façon anormale récemment.
En effet le dernier minimum solaire a été plus faible et plus long que tous ceux observés au cours des dernières décennies et le spectre solaire a peut-être des caractéristiques différentes du fait de cette très faible activité .
Les lacunes dans notre compréhension ne seront résolues que par l'acquisition de mesures haute résolution et long terme de la composition verticale et de la température de la stratosphère, acquises simultanément à des données spectrales correctement corrigées et calibrées.
Les observations SORCE sont, cependant, compatibles avec un changement de l'activité solaire dépendant du gradient de température de la photosphère solaire, ce qui suggère que les tendances de variation de l'irradiance suivant la longueur d'onde telles que déterminées dans le SIM devraient apparaître dans chaque cycle solaire.
Si tel est le cas, il est nécessaire de reconsidérer la compréhension actuelle des mécanismes par lesquels la variabilité du cycle solaire influence le climat: l'impact sur la stratosphère est beaucoup plus grand qu'on ne le pensait et le forçage radiatif du climat en surface n'est pas en phase avec l'activité solaire . À l'heure actuelle il n'existe aucune preuve pour déterminer si ce comportement s'est déjà produit, mais si tel était le cas lors des précédentes périodes de faible activité multi décennale, il serait nécessaire de revoir l'évaluation de l'influence solaire sur le climat et de réviser les méthodes par lesquelles elle est représentée dans les modèles."
Quand je vous parlais de confusion....