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22 octobre 2010 5 22 /10 /octobre /2010 16:04

 

 

 

On se souvient tous de cet hiver 2009/2010, très rude, et qui, de façon assez malicieuse, a nargué le sommet de Copenhague sur le réchauffement climatique.

 

Certes, on ne peut suspecter nos grands dirigeants prenant des décisions concernant l'avenir de l'Humanité sous l'influence du temps qu'il fait, mais l'exemple d'Obama quittant le froid de Copenhague pour atterrir dans son pays, sous le blizzard, peut faire douter.

 

 

guardian

 

 

 

La rigueur de cet hiver a été particulièrement ressentie en Europe et plutôt qu'une litanie de chiffres, quelques images révélatrices.

 

 

Voici par exemple la carte des températures européennes de 11 au 18 décembre 2009:

 

 

europe 11-18 déc 2009

 

 

 

la photo satellite d'un Royaume Uni, entièrement recouvert de neige, le  7 janvier 2010:

 

 

 

angleterre le 7-01-2010

 

 

 

 

et les canaux hollandais gelés le 9 janvier:

 

 

 

hollande

 

 

entre autres.

 

 

Evidemment, on n'oubliera pas que tout ceci avait donné un grain à moudre facile à nos sceptiques favoris se répandant sur des médias complaisants au nom du refus de la "pensée unique", voire du respect de la démocratie, carrément.

 

 

bref...

 

 

 

 

Nous avons souvent parlé ici de cet exceptionnel minimum solaire qui s'est terminé voici seulement quelques mois.

Nous avions chiffré son influence, sur le plan global, à 0.1K par rapport à la normale (et 0.15K par rapport à un maximum solaire).

Mais sur le plan régional on suspecte, depuis longtemps, une influence solaire sur la circulation atmosphérique du nord de l'Atlantique (NAO)

 

Et  cette étude récente:

 

Enhanced signature of solar variability in Eurasian winter climate

T. Woollings, M. Lockwood, G. Masato, C. Bell and L. Gray

 

apporte des éléments très intéressants à ce sujet.

 

en voici le résumé:

 

"Nous démontrons que le flux solaire ouvert (Fs, à partir de données géomagnétiques) présente des corrélations plus fortes avec des variations de la circulation atmosphérique que les mesures d'activité solaire classiquement utilisées.

Les anomalies de la circulation sont particulièrement amplifiées sur l'Atlantique Nord et l'Eurasie, où des changements importants dans la survenue de blocages et où des variations de plusieurs degrés de la température de surface hivernale sont constatées entre les terciles haut et bas solaires.

La relation est plus forte et plus simple avec Fs, étant plus linéaire entre hivers  "haut et bas solaire".

Alors que les anomalies de circulation ressemblent  fortement à l'oscillation de l'Atlantique Nord, elles s'étendent également plus profondément en Eurasie, spécialement en haut solaire.

Cette signature distincte peut être utile pour la détection et l'attribution des changements observés et l'identification de mécanismes dynamiques."

 

précisons que "bas et haut solaires" veulent dire respectivement hivers avec basse et haute activité solaire, les basse et haute étant définis par les terciles (1/3 des plus bas et 1/3 des plus hauts).

 

 

Voici quelques graphes extraits de l'article:

 

Le premier décrit les anomalies de pressions au sol et de température pour en a) entre bas et haut solaire, en b) pour la NAO classique, en c) l'examen de la corrélation.

 

soleil-NAO

 

Il y a corrélation frappante entre influence solaire et NAO.(au point de vue des comportements)

 

 

 

Le graphe des différents indices solaires mis en parallèle avec les situations de blocage:

 

 

fig 1

 

 

 

La deuxième  étude , parue dans JGR, est non moins intéressante.


Winter 2010 in Europe: A cold extreme in a warming climate

 

J. Cattiaux R. Vautard  C. Cassou  P. Yiou  V. Masson-Delmotte  F. Codron

 

 

résumé:

 

 

"L'hiver 2009/2010 a été caractérisé par un record de persistance de la phase négative de la NAO qui a causé de sévères vagues de froid sur l'Europe de l'Ouest et du Nord.

Cet hiver, quelque peu inhabituel vis-à-vis des plus récents, s'est produit pendant et après les négociations de Copenhague.

Nous montrons toutefois que l'anomalie froide européenne de l'hiver 2010 n'était pas extrême comparée aux hivers des 6 dernières décennies, et plus chaude, en fait qu'attendue du fait de la NAO négative et des fréquences de blocage jamais observées.

Les hivers passés, analogues de l'hiver 2010, étaient associés avec des températures beaucoup plus froides.

L'hiver 2010 fournit donc une image consistante d'un évènement froid mitigé par le réchauffement climatique long terme."


 

ci dessous  différents graphes (recueillis sur ce lien ).

 

 

winter 2010 cattiaux

 

 

 

dans la figure de gauche apparaît bien l'indice NAO record de cet hiver 2009/2010

 

en bas à droite (les 3 cartes de l'Europe) avec à gauche la situation observée, au milieu ce qui aurait du se passer étant donné le NAO très bas (je suppose que c'est statistique) et à droite la différence entre les observations et ce qui aurait du se passer.

 

 

 

conclusion

 

 

Selon ces deux études, la très faible activité solaire expliquerait la rigueur de cet hiver mais, sans le réchauffement climatique, nous aurions, probablement, eu droit à un hiver d'une dureté extrême.



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commentaires

P
<br /> erreur FS non TS<br /> <br /> j'espère que la sciatique va mieux Meteor. Tu peux toujours essayer de poser une bouillote de noyaux de cerises (légèrement humidifiée avec les mains, passée au micro-onde 1 à 2 mn selon le<br /> thermostat). Ce n'est pas compliqué et parfois les résultats sont surprenants. De toute façon cela ne fait pas de mal, au contraire. (achat dans les magasins bio)<br /> <br /> <br />
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P
<br /> Merci Metero de m'avoir indiqué ce lien (je n'avais pas vu avant ta réponse sur le fil du plateau depuis 2003)<br /> Ce qui est écrit sur la TSi confirme en effet ce que j'ai sur mon graphique. Je me renseignerai davantage.<br /> <br /> <br />
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C
<br /> Les conclusions dominantes jusqu'à maintenant, modélisations à l'appui, c'est pourtant une remontée du rail des dépressions (régimes NAO+ plus fréquents). Donc je suis curieux de voir quelle étude<br /> a fait la NOAA ?<br /> <br /> <br />
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C
<br /> péché sur un article du 23 oct :<br /> "Conclusion de la Noaa : "Avec la perte future de la glace de mer, des conditions telles que l'hiver 2009-2010 pourraient se produire plus souvent. Ainsi, nous avons un paradoxe climatique :plutôt<br /> que d'un réchauffement général partout, la perte de glace de mer et un réchauffement de l'Arctique peuvent accroître l'impact de l'Arctique sur des latitudes plus basses, ce qui porte le froid vers<br /> le Sud."<br /> <br /> <br />
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C
<br /> @altitude : et c'est pourquoi il a fortement neigé en plaine, ça faisait 20 ans qu'on avait pas vu cela.<br /> ----<br /> Si on compare l'indice nao avec des températures moyennes hivernales (je l'ai fait avec les Alpes du nord) la relation, visible à peu près sur le long terme, n'est franchement pas évidente pour<br /> certaines périodes (exemple avec la décennie 1980/1990).<br /> Par contre comme le montre l'article c'est beaucoup plus clair avec des évènements météo et leur récurrence.<br /> Il est toujours difficile d'analyser la fréquence des types de temps / types de circulation et de les replacer dans un contexte d'évolution climatique.<br /> <br /> <br />
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