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2 octobre 2008 4 02 /10 /octobre /2008 16:33


à lire dans le Guardian  cet avertissement du Met Office

 

quelques extraits:

Selon une nouvelle étude, le monde devra entreprendre une action drastique, sous deux ans, pour réduire les émissions de GES (Gaz à  Effet de Serre) afin d'éviter les pires effets du changement climatique,

....

L'étude montre que la réduction des émissions globales de 3% par an,à partir de 2010, offre le seul espoir possible d'éviter une augmentation de température de plus de 2°C, largement reconnue comme étant le seuil au delà duquel les pires impacts de niveau de la mer et de sécheresse deviennent un risque significatif.

...

l'avertissement du Met Office, réputé pour son approche prudente, doit probablement avoir un grand retentissement....

 ....

Le Hadley Center a analysé trois possibilités de baisse des émissions globales, se rangeant de "précoce et rapide" à "tardif et lent", et les a comparé avec ce qui arriverait si aucune action n'était entreprise.

Il a été trouvé que si les baisses commençaient en 2010 pour atteindre rapidement 3% par an, la température médiane la plus probable augmenterait de 2°C, en 2100, au dessus du niveau préindustriel....

En comparaison, une diminution, "précoce mais lente", commençant en 2010, mais avec un niveau plus modeste de 1%/an, conduirait à une augmentation probable de 2.9°C, et une diminution "tardive et lente" commençant en 2030 générerait une augmentation probable de 4°C en 2100

...

A 2°C, les scientifiques avertissent qu'au moins un cinquième des espèces risquerait l'extinction et qu'un à deux milliards d'êtres humains pourraient souffrir de l'augmentation du stress hydrique; au dessus de 2°C les plantes et les sols réduisent significativement la quantité de carbone qu'ils absorbent; et au dessus de 4°C, il y a un danger de passer un effet de seuil au dessus duquel le dégazage du méthane et l'accélération du collapse des grands inlandsis augmenteraient les problèmes.

.....


les projections extrêmes sont plus embêtantes que les projections centrales les plus probables.

Même pour les réductions optimistes correspondant au cas  "précoce et rapide", les projections les plus extrêmes prévoient une augmentation de 2.8°C, et tout retard pris dans la réduction des émissions ferait courir le risque d'une augmentation de température globale proche ou dépassant les 4°C.

..."

 

 

On regardera particulièrement, dans l'article,  le tableau des différents scénarios issus du Met Office.

Le titre est déjà un peu bizarre, puisqu'il s'agit de projections pour 2100.

 

 

ce que j'en pense

 

Il serait souhaitable que le Met Office, vue l'importance de cette annonce, publie l'intégralité de cette nouvelle étude, et, par la même occasion, signale ce qui fait la différence avec les chiffres précédents issus du GIEC.

Lorsqu'on voit, par exemple, le scénario BAU (Business As Usual), il s'agirait d'en savoir un peu plus.

A savoir, si on continue avec l'augmentation actuelle des émissions ou si l'on continue avec les émissions figées à leur niveau actuel.

Si on admet que la hausse actuelle est de l'ordre de 3% par an, dans le premier cas, en 2100, on serait à 14.7 fois les émissions actuelles, ce qui semble peu vraisemblable.

S'il s'agit de figer les émissions à la valeur actuelle, la fourchette de température indiquée, 5.5 à 7.1°C, dépasse, de loin, les projections du pire des scénarios du GIEC.

[EDIT: il apparaît, à la suite du commentaire n°1 de cet article, et de la définition du BAU, que ce dernier ne signifie pas le "figeage" des émissions à la valeur actuelle, on parlerait dans ce cas de "stabilisation", mais du maintien des tendances actuelles.

Le scénario BAU correspondrait à une consommation d'énergie de 25Gtep/an en 2050, à comparer à 10Gtep/an en 2000, et donc à une augmentation des émissions de 1.85% /an environ.

Dans ce cas, les chiffres d'augmentation de température prévus seraient plus vraisemblables.]

Il serait de plus dommage, pour la crédibilité du Met Office, que nous ayons à faire à une étude plus ou moins "tordue" et "politique" dans le contexte de la politique "énergie/transports" britannique.

 

On peut en effet lire ceci dans l'article:

 

"It would also lead to huge pressure for the UK to abandon plans for a third runway at Heathrow and new coal-fired power stations."

 

et ou alors pour peser sur de prochaines réunions:

 

"Others called for the Met Office's warning to spur the UK and other countries to more urgent action at the big UN meetings in Poznan, Poland, in December and in Copenhagen at the end of next year, when a replacement for the Kyoto protocol is due to be agreed."

 

Il est clair que le Met Office, à la suite d'Hansen, met la pression sur les politiques.

Mais place t'il volontairement la barre un peu haut, dans une sorte de fuite en avant, ou est-il d'une objectivité sans faille?

En attendant des développements ultérieurs, soyons, comme d'habitude, attentifs, prêts à réagir, mais, également, prudents, sans faire, a priori, de procès d'intention.


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commentaires

S
De l'art et de la manière de noyer le poisson: ce en quoi on juge d'un Président des US ou d'un(e) candidat(e) à la Vice Présidence , c'est la politique qu'il ou elle mènerait. Je me contrefiche du comportement individuel de Sarah PAlin ou de Bush mais, par contre, je suis préocuppé par l'idée de pomper le pétrole en Alaska ou dans l'Arctique.La remarque de miniTAX est ridicule, il a parfois de bien meilleurs arguments.
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M
Comparé à Gore avec sa maison principale qui consomme 20x l'énergie d'un ménage américain moyen et ses déplacements en jet privé autour de la Terre pour donner des conférences payantes sur la manière de sauver le climat, Bush serait aussi un dangereux écolo.
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M
<br /> Sûr que Gore n'est pas un modèle, mais ceci n'exonère pas la mère Palin.<br /> Tu vas pas me dire, miniTAX, que tu la défends, tout de même.<br /> Enfin c'est pas trop le sujet.<br /> <br /> <br />
S
Business as Usual c'est la simple prolongation des tendances. Les scenarios ne tiennent pas compte d'éventuelles limitations des réserves: l'idée est qu'on découvrirait des réserves nouvelles ou/et utiliserait éventuellement des réserves non classiques comme les schistes . On se place dans la perspective des tenants de la consommation sans limite. Il me semble qu'ils ne manquent pas.  Demande un peu à SArah Palin ce qu'elle en pense.
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M
<br /> ok merci.<br /> Je viens de regarder ça.<br /> En 2050, un scénario BAU nous mènerait à 25 Gtep/an de consommation totale d'énergie pour 10 Gtep/an en 2000.<br /> Cela correspondrait à 1.85% d'augmentation par an et donc à 62,5 Gtep/an en 2100.<br /> Tout ne serait pas en fossile bien sûr, mais cela explique les chiffres d'anomalie du Met pour le BAU.<br /> En ce qui concerne Palin, je crois que Bush, en comparaison, est un dangereux écolo! (LOL)<br /> <br /> <br />