image NASA (légende : tendance d'augmentation de la température en °C/décennie)
Un peu plus de précisions sur ce qui était écrit ici-même il y a quelques semaines.
Vous trouverez donc avec plaisir des informations complémentaires sur realclimate, Nature (pour ceux qui sont abonnés), à la NASA, et dans le New York Times.
Nous ne reviendrons pas sur les techniques utilisées, pour les mesures (stations, stations automatiques, mesures satellites AVHRR) et pour les méthodes de calcul (algorithme ReGEM).
Nous signalons simplement les résultats, tels qu'ils apparaissent dans l'article original.
période 1957-2006
tendance antarctique ouest : 0.17+-0.06°C/déc
tendance antarctique est : 0.10+-0.07°C/déc
tendance antarctique global : 0.12+-0.07°C/décennie
le simple examen des courbes montre que les températures de la dernière décennie de la période sont plus élevées que celles de l'avant-dernière décennie.
causes envisagées
l'allure des tendances ressemble étroitement aux anomalies de températures associées au comportement « zonal wave-3 » de circulation atmosphérique.
Ce comportement est efficace pour les échanges d'air entre l'océan et le continent antarctique.
La banquise de mer est également impliquée dans le phénomène.
Le comportement de l'Antarctique est semblable à celui de l'ensemble des continents de l'hémisphère sud (0.116°C/déc selon les données NOAA) et le trend de réchauffement est difficile à expliquer sans l'intervention des facteurs anthropiques.
On pourra ajouter, si cette étude est confirmée, qu'aucun des sept continents de notre planète n'est épargné par un réchauffement climatique, plus que jamais,
global.
nota 1:
Je ne voudrais pas faire d'erreur d'interprétation, mais cette histoire d'échange de masses d'air entre l'intérieur et l'extérieur du continent, me semble cohérente avec les enregistrements de certaines stations côtières de l'est, qui montrent plutôt un léger refroidissement, et l'extension de la banquise de mer dans cette zone.
nota 2:
Ce réchauffement mesuré, et calculé, semble compatible avec l'accélération de la fonte de l'inlandsis tel qu'il avait été diagnostiqué il y a quelque temps dans la partie ouest, ainsi qu'avec les
mesures de perte de masse récentes.
Bien entendu, le comportement de l'inlandsis de la partie ouest (WAIS) et notamment le risque de collapse d'une partie importante de ce dernier, ne s'en trouvent pas améliorés.
PS : En 2007 était paru un article de la NASA, indiquant que de vastes régions de l'inlandsis ouest subissaient une fonte de surface.
A l'époque, le consensus apparent était que seule la péninsule antarctique se réchauffait, assez fortement d'ailleurs, alors que le reste du continent restait stable, voire se refroidissait très légèrement.
D'où une certaine incrédulité devant ces mises en évidence de fonte en des zones et altitudes un peu inhabituelles.
Dans le contexte issu de la découverte de Steig et al, on peut peut-être mieux comprendre.