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15 mars 2011 2 15 /03 /mars /2011 11:33

digital globe

 

(image digitalglobe)

 

 

 

 

A l'occasion des accidents, très graves (on a déjà une idée avec la photo), qui ont touché les réacteurs de la centrale de Fukushima 1, suite au séisme et au tsunami du 11 mars 2011, j'ai pu entendre ici ou là une série de contre vérités qu'il me semble bon de dénoncer.

 

Je tiens à dire, tout d'abord, que je ne suis pas particulièrement anti-nucléaire, mais, tout de même, les discours et présentations lénifiants concernant cette catastrophe nucléaire, que j'ai pu lire sur certains blogs connus ont eu le don de m'exaspérer au plus haut point.

 

On dirait que certains n'ont pas retenu la leçon de Tchernobyl quant à la diffusion des informations officielles.

 

Enfin , bref, je ne suis pas dans les salles de contrôle, et je ne peux donc rien apporter comme informations supplémentaires à ce sujet, évidemment.

 

Non, mon ire concerne, ceux qui prétendent qu'en dehors du nucléaire, point de salut.

 

Rien n'est évidemment plus faux.

 

La part de l'énergie nucléaire est de 7% de toute l'énergie primaire consommée dans le monde.

Les réserves d'uranium sont évaluées à 3.4 Mt et la consommation annuelle est de 60000t/an.

Au rythme actuel les réserves assurent donc 60 ans de consommation.

 

Mais, si on voulait assurer toute la consommation d'énergie primaire avec le nucléaire ces mêmes réserves permettraient de tenir 4 ans seulement.

 

Alors, la France a choisi ce moyen de production d'électricité, soit, elle a peut-être eu raison, je n'en sais rien.

 

 

Mais, à l'évidence, le nucléaire classique, non seulement n'est pas exempt de risques, mais ne doit pas être considéré comme autre chose qu'une énergie alternative de faible capacité, au même titre que l'éolien, le solaire,  ou la biomasse.

 

 

Bien entendu, mon propos ne concerne pas la surrégénération, très peu fiable pour le moment, ni la fusion, dont le prototype ITER devrait essayer de prouver qu'elle peut être utilisée, de façon industrielle, à partir de 2050-2060.

 

 

Quant aux applications de l'électricité, dans ces conditions, telle la très "in" voiture électrique, inutile de vous dire que ce n'est qu'un gadget urbain, destiné à amuser le bon peuple.

 

 

suivi de la situation

 

 

15/03/2011 à 13H30: Selon Le Nouvel Obs, il semble que l'enceinte de confinement du réacteur 2 ne soit plus étanche

C'est à vérifier bien sûr.

Notons que selon l'ASN, français donc, l'accident est maintenant de niveau 6 sur une échelle de 7, 7 étant le niveau Tchernobyl.

On est donc maintenant bien loin du niveau 4 du début et il semble que l'ASN soit moins "timide" que certains commentateurs et que les japonais eux-mêmes.

 

15/03/2011 à 17H20: la situation semble encore se dégrader.

Selon Libé, on envisage maintenant de larguer de l'eau, par hélicoptère, pour refaire le niveau de la piscine de combustible usagé du réacteur n°4.

A ce sujet il faut signaler que ce réacteur 4 était à l'arrêt pour maintenance et qu'une fuite d'hydrogène se serait tout de même produit, occasionnant une explosion suivie d'un  incendie à la suite duquel le niveau de la piscine aurait baissé.

Comme vous le voyez on nage, si je puis dire, en peine confusion.

Pourquoi, en effet, une explosion due à l'H2 dans un réacteur à l'arrêt et comment cette explosion peut-elle déclencher un incendie tel qu'il mette en danger une piscine remplie d'eau?

C'est complètement fou ce qui se passe dans cette centrale!

De plus, le larguage par hélicoptère veut dire que malgré les déclarations nippones la situation, au point de vue radiation, est suffisamment terrible pour qu'on ne puisse plus accéder à l'enceinte à pied.

Celà n'est pas sans rappeler la situation de Tchernobyl avec les sacrifiés qui balançaient du sable ou du béton à la main ou par hélico sur le réacteur en fusion.

 

 

16/03/2011:10H00

 

point de la situation selon ASN:

 

I – Point de la situation sur la piscine de stockage du combustible du réacteur n°4

Un incendie s’est déclaré au niveau de la piscine d’entreposage du combustible usé du réacteur n°4 le mardi 15 mars 2011 aux alentours de 09h30 (heure locale); l’état du combustible stocké dans cette piscine, potentiellement affecté par l’incendie, n’est pas déterminé. Le feu a été éteint vers 12h00 (heure locale). Un deuxième incendie s’est déclaré le 16 mars 2011 à 5h45 (heure locale). Cet incendie est éteint. L’ossature du bâtiment est fortement endommagée.

La vaporisation de l’eau de la piscine se poursuit. Le dénoyage du combustible peut conduire à un éclatement des gaines du combustible. Les autorités japonaises ont par conséquent indiqué que des rejets radioactifs sont susceptibles d’être émis directement dans l’atmosphère.

L’exploitant Tepco et les autorités japonaises recherchent des moyens d’appoint pour reconstituer le remplissage de la piscine.

Ce réacteur était à l’arrêt pour maintenance lors du séisme depuis novembre 2010.

 
II – Point de la situation sur le réacteur n°2

Le combustible est partiellement endommagé. L’exploitant poursuit l’opération de refroidissement du cœur par injection d’eau de mer autant que possible.

Deux explosions successives, à 06h10 et 10h (heure locale) le 15 mars, ont probablement entraîné une dégradation de l’enceinte de confinement en sa partie inférieure. Cette perte de l’intégrité de l’enceinte serait à l’origine de l’augmentation significative des rejets radioactifs détectés de manière ponctuelle en limite du site.

Le réacteur n°2 avait été automatiquement mis à l’arrêt lors du séisme.

 
III – Point de la situation des réacteurs n°1 et 3

Le combustible des réacteurs n°1 et 3 est partiellement endommagé. Le refroidissement de chacun des réacteurs par injection d’eau de mer se poursuit autant que possible.

L’enceinte de confinement du réacteur n°1 est restée intègre après l’explosion survenue sur ce réacteur. L’enceinte de confinement du réacteur n°3 pourrait avoir été endommagée, selon le gouvernement japonais.

Le réacteur n°1 et 3 avaient été automatiquement mis à l’arrêt lors du séisme.

 
IV - Point de la situation sur les réacteurs n°5 et 6 – élévation de la température des piscines

Les réacteurs n°5 et 6 étaient à l’arrêt pour maintenance lors du séisme. Le refroidissement des réacteurs était assuré par la circulation d’eau.

Un générateur électrique du réacteur n°6 a pu être préservé à la suite du tsunami. Celui-ci permet une certaine alimentation en eau des deux réacteurs en vue du maintient de leur refroidissement.

Une augmentation de la température de l’eau des piscines stockant le combustible est observée.

 

 

 

La situation du réacteur n°4 est toujours aussi surprenante.

En effet ce réacteur est à l'arrêt depuis novembre 2010, soit depuis 4 mois.

Malgré cette longue période, le combustible usagé est encore suffisamment actif pour vaporiser l'eau de la piscine en l'absence d'appoint d'eau suffisant.

Non seulement il y a vaporisation mais la température est suffisante pour occasionner un dégagement d'hydrogène avec incendies à répéttion à la clé qui endommagent encore d'avantage les structures.

Ces dégagements d'hydrogène ne sont pas des phénomènes inconnus dans les réacteurs, bien sûr, mais ils atteignent ici des proportions à peine imaginables.

Cela restera, lorsque cette crise sera terminée, une des nombreuses leçons qu'il faudra tirer de cette catastrophe. 

 

 

ci dessous ce qui reste des  réacteurs 3 et 4 

 

 

réacteurs 3 et 4

 

 

 

Un discours du chef de l'AIEA (agence internationale énergie atomique) qui vaut son pesant d'or!

 

 

 "2011-03-16 08:40:30  xinhua

L'utilisation de l'énergie nucléaire doit se poursuivre malgré le séisme massif qui a endommagé certaines installations nucléaires au Japon, a déclaré mardi à Vienne le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Yukiya Amano.

« Nous avons besoin d'une source d'énergie stable pour atténuer les effets des changements climatiques. De ce point de vue, les avantages de l'énergie nucléaire sont bien plus importants que ses risques », a-t-il dit.

Le chef de l'agence de sûreté nucléaire de l'ONU a déclaré qu' une utilisation pacifique de l'énergie nucléaire avait le potentiel pour offrir un traitement du cancer, diminuer le coût de l'énergie et réduire les émissions de gaz à effet de serre. Le séisme majeur au Japon ne change rien à ces faits."

 

 

 

Il faut tout de même oser prononcer de telles sornettes.

 

Le pauvre homme semble vraiment à bout d'arguments et conforte les arguments des anti-nucléaires par l'emploi d'une langue de bois au delà de l'imaginable.

Il conforte également à mon grand regret, les arguments de certains climatosceptiques qui évoquent un lien possible entre les tenants du réchauffement climatique et le lobby nucléaire.

Ce dernier utilisant le prétexte d'un réchauffement (de plus en plus laborieux par ailleurs, de mon point de vue) pour promouvoir l'industrie nucléaire.

 

 

L'énergie nucléaire pour combattre le cancer: je suppose qu'il parle du traitement radiologique.

Il faut oser tout de même, faire le lien entre ce traitement et les centrales nucléaires.

 

Pour le coût du nucléaire: peut-être bien qu'il est moins cher, peut-être que non, et je vous défie de trouver un prix du kwh nucléaire qui fasse consensus.

 

Lutte contre le réchauffement climatique:

Bof, le nucléaire a du nous épargner entre 0.01 et 0.05°C d'augmentation de température sur les 0.8°C déjà atteints, et, au mieux, si l'augmentation prévue est de 3°C pour 2100, il nous épargnerait 0.15°C.

C'est insignifiant.

 

 

16/03/2011 : 11H30

 

Essais de noyage de la piscine du réacteur 4 abandonnés pour le moment, suite à une trop forte radioactivité.

 

Il ne faut pas demander la valeur de la radioactivité mesurée au dessus de ce réacteur.

A ce sujet, il est bon de signaler que les valeurs de radioactivité annoncées, souvent en limite de site, concernent ce que "voient" des capteurs situés on ne sait à quelle hauteur et répartis on ne sait comment.

Le nuage radioactif peut très bien passer au dessus des capteurs.

 

A l'évidence, cela commence à ressembler de plus en plus à Tchernobyl.(1)

J'entendais hier un médecin spécialiste qui prétendait que la situation sanitaire, du moins sur site, était comprise entre 0.1 et 1 Tchernobyl.

 

(1) en fait il semble y avoir confusion dans les diverses données de doses de radiations (il faut dire que les unités utilisées en radioprotection sont invraisemblables) et on ne peut faire de comparaison valable entre les deux évènements.

 

16/03/2011: 18H45

 

ci-joint le CR de l'IRSN de 14H00

 

Il apparaît que la situation actuelle est très grave mais pourrait s'aggraver encore d'ici quelques jours si on ne trouve pas la parade.

 

En effet les piscines des réacteurs 3 et 4 sont entrain de bouillir mais il reste respectivement 7 et 4 jours pour que les éléments combustibles soient dénoyés et donc pour que les émissions radioactives augmentent vraiment.

 

 

du côté des réacteurs eux-mêmes:

 

70% du coeur du réacteur n°1 est endommagé (sans qu'on sache s'il forme un corium ou pas)

la cuve est en circulation d'eau de mer mais une partie reste dénoyée.

en cas de rupture de la cuve (probabilité inconnue) augmentation forte du niveau radiatif.

 

33% du coeur du réacteur n°2 est endommagé.

la cuve est en eau, mais l'enceinte de confinement est endommagée.

en cas de rupture de la cuve (probabilité inconnue) augmentation forte du niveau radiatif.

 

une certaine partie du coeur du réacteur n°3 est endommagée

la cuve est en eau mais douteuse

en cas de rupture de la cuve (probabilité inconnue) augmentation forte du niveau radiatif.

 

 

Il y a donc une course contre la montre engagée pour réaliser des appoints d'eau dans les piscines.

Du côté des réacteurs la situation reste incertaine et potentiellement très très grave.

C'est ce qui fait dire à notre ministre NKM que le scénario du pire sur Fukushima pourrait être plus dévastateur que Tchernobyl.

Mais contrairement à ce que j'avançais plus haut, pour le moment, on reste bien un cran en dessous.

 

 

à lire aussi ce chat de Pierre Le Hir du Monde où il est indiqué entre autres, ceci:

 

Selon l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire français, les rejets radioactifs totaux qui pourraient se disperser dans l'environnement à Fukushima pourraient représenter entre 10 % et 50 % des rejets émis à Tchernobyl.


Ce serait donc moins que Tchernobyl mais très conséquent tout de même.

 

 

 

16/03/2011 21H05

 

Décidément les nouvelles sont contradictoires.

Selon le réprésentant américain de la NRC, le niveau de radiations atteint sur le réacteur n°4 serait extrêmement élevé suite au dénoyage complet de la piscine.

C'est évidemment une très mauvaise nouvelle, d'autant que les 50 opérateurs du site ont déjà reçu des doses conséquentes.

C'est à confirmer bien sûr, mais çà rajoute à l'inquiétude quant à la réalisation du scénario du pire, car plus personne ne pourra approcher le site si çà continue, et on n'est pas dans l'URSS des années 80 où on envoyait des "volontaires liquidateurs héroïques" se faire joyeusement transformer en sapin de Noël phosphorescent.

 

 

 

17/03/2011 8H40

 

Pas encore de mises à jour de l'IRSN ni de l'ASN.

Les japonais ont déversé des milliers de litres d'eau sur le réacteur 3.

Un canon à eau est prévu pour la piscine du 4.

On se décide enfin à réalimenter la centrale en électricité HT ce qui devrait permettre de redémarrer les pompes de refroidissement en espérant que les circuits soient encore opérationnels.

C'est aussi une leçon à tirer de l'accident: en cas de destruction du réseau électrique général sortant d'une centrale, il faut disposer de moyens électriques de secours hyper-fiables .

Il semble que les diésels de secours de la centrale n'ont pas été opérationnels.

 

 

Vous pouvez écouter, depuis un observatoire sous-marin, le tremblement de terre du 11 mars, en accéléré, ici (appuyer sur "earthquakes")

 

 

17/03/2011 10H20

 

ci-joint le bulletin de l'IRSN de 6H00

 

Il semble que la situation est en voie d'amélioration ou du moins moins pire qu'annoncée précédemment.

 

En effet:

 

La piscine 3 a pu être réalimentée par les larguages d'eau par hélicoptère tandis que la 4 ne serait pas asséchée contrairement à ce que disaient les américains hier soir.

 

Pour les réacteurs proprement dit, il semble maintenant que les enceintes de confinement n'aient pas perdu leur étanchéité.

 

L'alimentation électrique sera rétablie dans l'après-midi.

 

 

17/03/2011 17H00

 

ci-joint le bulletin de l'IRSN de 15H00

 

peu d'évolution.

remise en électricité demain

efficacité limitée des larguages d'eau par hélico

arrêt de l'opération canons à eau pour cause de radioactivité trop forte

 

à noter que toutes les salles de contrôle sont fortement irradiées limitant ainsi le temps de présence des opérateurs.

 

 

18/03/2011 8H00: arrêt du suivi de la situation sur climat-evolution

 

Il semble que la situation à Fukushima soit stabilisée.

S'il avait du y avoir aggravation cela se serait déjà produit.

L'alimentation électrique revenant aujourd'hui, les opérateurs vont pouvoir disposer de toutes les utilités nécessaires à un refroidissement enfin pleinement efficace.

En conséquence nous arrêtons le suivi particulier et exceptionnel que nous faisions sur cet évènement.

 

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commentaires

J
Bonjour<br /> Moi, je veux juste dire qu'il faut en finir avec le gaz de schiste!<br /> Voila,<br /> Bien à vous,<br /> Jean
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P
<br /> Pour le mouvement, les choses sont différentes : Il n'y a que l'énergie potentielle du véhicule qui est susceptible d'augmenter (ou de diminuer, d'ailleurs). Un véhicule qui monte une dénivelé de<br /> 1000 m voit son énergie augmentée de 1000 x [son poids en kg]. Mais cette énergie est perdue (en chaleur dans le freinage) lorsque le véhicule redescend. L'énergie potentielle est relativement<br /> faible par rapport aux masses en mouvement.<br /> Par exemple, si ce véhicule faisait 1 tonne, l'énergie potentielle accumulée ne serait que d'environ 10 MJ soit l'énergie contenue dans 200 g d'essence...<br /> C'est pour cette raison que l'énergie hydroélectrique ne peut pas remplacer beaucoup des besoins satisfaits actuellement par le pétrole.<br /> <br /> <br />
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S
<br /> PE : ben, ce fut ma toute première remarque à YG plus bas, je lui demandais pourquoi il supposait que l'énergie produite devenait intégralement de la chaleur. Plus bêtement même (et peut-être<br /> faussement) que tes exemples, quand je consomme du carburant, je produis de la chaleur ET du mouvement, pas seulement de la chaleur. Non ?<br /> <br /> <br />
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P
<br /> Contrairement à tout ce qui est sous-entendu sur le sujet (à part la remarque de fritz), toute l'énergie primaire que nous consommons ne termine pas en chaleur : par exemple, une partie de<br /> l'énergie utilisée pour passer du minerai de fer à une voiture construite (le charbon) est emmagasinée dans l'acier. (Et un peu dans le plastique). Une grande partie de l'énergie électrique<br /> nécessaire pour passer de la bauxite à l'aluminium est contenue dans l'aluminium final.<br /> D'une façon générale, toutes les réactions de réduction emmagasinent de l'énergie dans le corps réduit. Evidemment, cela ne représente pas la majorité de l'énergie que nous consommons, mais ce<br /> n'est pas négligeable non plus.<br /> <br /> <br />
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R
<br /> """"en fait il s'agit d'une diffusion progressive d'une infinité de couches,""""<br /> <br /> Raisonner en couches pour ce qui est de la troposphère me paraît pour le moins osé, on fait quoi de la convection ?<br /> <br /> <br />
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