C'est suffisamment rare pour qu'on le souligne, mais il semble que quelques scientifiques (pas assez nombreux hélas) commencent à prendre conscience du danger présenté par l'exploitation malsaine de la période actuelle par la mouvance sceptique.
En effet, bien que les gens un peu au fait de l'influence de la variabilité (ceux qui suivent ce blog par exemple ) ne soient pas surpris outre mesure de la situation actuelle, une attitude qui ignorerait les interrogations légitimes de la grande masse des citoyens, à qui on demande des efforts, serait forcément contre-productive.Dans ce contexte, à lire absolument cet article qui reprend le thème de la variabilité climatique dans les quelques décennies qui précèdent et telle que vue par les modèles climatiques.
résumé rapide
périodes équivalentes à l'actuelle dans la période récente
Les auteurs admettent un trend plat entre 1998 et 2008, tout en soulignant, comme cela a été fait ici et ailleurs, le caractère exceptionnel de 1998.
Si on utilise 1999 par exemple le trend est complètement différent.
D'où l'importance du « choix » de l'année de référence suivant ce que certains veulent « démontrer »
Des périodes récentes, incluses dans la phase de réchauffement important que nous connaissons depuis 1976, sont tout à fait comparables à la période actuelle.
Il est cité, notamment, 1977-1985 et 1981-1989
nota
ces périodes comprennent l'éruption d'El Chichon, en 1982 mais cela n'explique en rien les stagnations observées étant donné le placement dans les périodes en question , en plein milieu pour la première et au début pour la seconde.
ce que nous disent les modèles
Généralement, ce qui semble important aux scientifiques, pour faire passer, certainement de bonne foi, leur message, c'est de montrer le résultat moyen des modèles.
Or, un résultat moyen, lisse la variabilité générée par ces modèles pris individuellement.
Si on considère un modèle en particulier, il apparaît que des périodes de stagnation, voire de léger refroidissement, sont possibles sur une décade ou plus.
Par exemple, un modèle génère de telles périodes en 2001-2010 et 2016-2031 alors que sur le siècle la température augmente de 4°C.
nota: ne sont pas inclues dans ces modèles des éruptions volcaniques "aléatoires" ainsi que la variabilité solaire.
La survenue de ces deux paramètres naturels peut rendre les trends court terme encore plus "variables" que ce qui apparaît sur ce graphe.
Les critiques envers les modèles qui donneraient une allure monotone à l'évolution climatique sont donc particulièrement injustifiées.
Vous trouverez dans l'article des précisions sur les probabilités d'occurrence de périodes « courtes » de réchauffement et de refroidissement, dans le cadre d'un réchauffement long terme.